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07/08/2009

Orgue de l'église Jeanne d'Arc, du mieux...

 ... du moins en fréquentation estivale. Notre note du 27.03.2009 pointait la modestie des assistances aux récitals tout en tablant sur un meilleur succès cet été. Ceci semble être le cas puisque le récital donné ce dimanche 2 août a réuni plus d'une centaine de personnes, même si vers la fin on ne distinguait pas toujours les simples auditeurs des fidèles venus assister à la messe de 18 heures.

Quelques remarques toutefois à cette occasion :

- le choix du programme musical, de bonne tenue certes, mais dont le caractère quelque peu élitiste, pour ne pas dire ennuyeux, en a découragé plus d'un, notamment au cours de l'expérience "d'interactions" entre des morceaux fin 17° et début 21° siècles (il est vrai que ces derniers pouvaient donner l'impression d'avoir été commis par un gamin de six ans touchant au hasard les claviers !). Le répertoire ne manque pourtant pas d'oeuvres moins austères (osons le mot, "mélodiques") susceptibles d'accroître l'assistance aux concerts, comme le démontre le succès constant des récitals donnés chez nos voisins britanniques et hollandais, moins obnubilés par d'intellectuelles et restrictives considérations d'Art pour l'Art.

- les sonorités plutôt dures et manquant de chaleur de l'orgue, sans doute peu mis en valeur par l'acoustique sèche des lieux ou par un choix limité de registrations ce dimanche.

- l'esthétique générale de l'intrument, dont les formes cubiques (d)étonnent toujours dans le cadre de l'édifice.

 

A ce propos, puisque ses motifs polychromes sont censés rappeler les vitraux de l'église, on reste frappé par le contraste entre l'aspect terne desdits motifs et les vitraux eux-mêmes, éclatants de lumière et de couleurs. Une vraie polychromie dynamique aurait pu être proposée comme dans cet exemple de notre cru. On aurait même pu oser un traitement "vitrail" rétroéclairé, véritable contrepoint visuel, comme dans cet autre exemple. Mais c'était peut-être trop audacieux pour nos décideurs... Par ailleurs, on peut regretter l'aspect inachevé du soubassement des tourelles latérales, revêtu simplement de contreplaqué. Un généreux mécène se présentera-t-il un jour pour améliorer la situation ?

 

Additif 9 août.

Beau succès d'affluence et beau récital ce dimanche avec une programme varié mettant en valeur les tonalités chatoyantes de l'instrument même si la virtuosité de l'organiste n'a pu éviter de montrer les limites de la transposition à l'orgue de certaines oeuvres pour piano. De même, malgré la nature peu réverbérante de l'édifice, certains tutti ont exhibé des limites d'intelligibilité, confirmant ainsi le sentiment qu'un grand orgue de tribune doit dispenser avec parcimonie ses grandes envolées sonores.
Question aspect visuel, on reste toujours frappé par le contraste entre la façade de l'instrument et l'éclat des nombreux vitraux de l'église. A défaut d'intervenir matériellement sur les "polychromies", pourquoi ne pas les mettre en lumière au moyen de quelques spots discrets et bien ciblés ?

 

Additif 23 août.

Nettement moins de monde le dimanche 23 août (sans doute parce que le soliste n'était que l'un des deux organistes titulaires et non un artiste invité !) mais les personnes placées près du chœur ont vraisemblablement perdu une partie des nuances et couleurs sonores du récital en raison de l'acoustique résonnante qui a rendu presque inintelligibles les interventions au micro (exemple), y compris celle de M. le Député-Maire, venu brièvement rendre hommage à la programmation musicale de la saison d'été. Espérons que l'organiste, du fait de son placement en tribune, ne soit pas le seul à pouvoir apprécier pleinement les qualités d'un si coûteux instrument !
La solution numérique de très haut de gamme que nous avions proposée en son temps - arguments à l'appui - aurait permis, outre une diminution spectaculaire des coûts, de mieux traiter les particularités acoustiques de l'édifice. Mais ses opposants avaient prétexté son prétendu manque de vérité et de plénitude sonore. Le dogme de la facture musicale "authentique" ayant été respecté, on peut toutefois se demander si le mystère de l'émotion musicale est aujourd'hui toujours présent…

Note mise à jour le 30.08.2009