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27/08/2010

Tempête et pollution maritime

Suite aux forts vents de sud-ouest qui ont balayé nos plages en cette 4° semaine d'août, certains résidants en front de mer ont constaté que le captivant spectacle des vagues écumantes s'est accompagné d'un moins captivant dépôt gras et brumeux sur leurs vitrages orientés à l'ouest, ceux donnant sur la ville étant nettement moins concernés (cf. vues prises depuis un immeuble du secteur sud Atlantique, avant, pendant et après le laborieux nettoyage).
L'aspect brunâtre des chiffons débarbouilleurs semble indiquer un dépôt d'origine hydrocarburée qui, vu la période d'été, exempte de substantiels chauffages urbains ou hôteliers, et en tenant pour négligeable les quelques fumées lointaines des gros bâtiments remontant la Manche, peut difficilement être imputé à autre chose que les aérosols d'écrêtement des vagues, transportés par les vents.
Encore un indice, s'il en était besoin, de la pollution maritime croissante et de son extension à la proche atmosphère. Le bon air iodé de nos stations balnéaires de la Côte d'Opale, tant vanté au début du siècle dernier en faveur des poumons fragiles des citadins, semble de plus en plus menacé...

19/08/2010

A propos de la marque Le Touquet Paris-Plage

(Ou comment Le Touquet devint Paris-Plage grâce au chemin de fer)

touquet,paris-plage

Le numéro de juillet-août (n° 2) du Touquet Paris-Plage Tourisme Magazine annonce en page 7 la création d'une "griffe cohérente et valorisante pour ses visiteurs et ses clients". Fort bien dira-t-on.
Mais hormis les réflexions du genre "Quoi, encore un nouveau logo !", on peut s'interroger sur la pertinence de ladite marque qui reprend de façon égale les termes "Le Touquet" et "Paris-Plage", avec même une légère prédominance visuelle pour "Paris-Plage" en raison de la typographie retenue. Par ailleurs, pour les personnes peu au fait de l'histoire locale, la figurine centrale évoque plus un soldat de plomb brandissant un fanion d'alerte que le petit caddie d'une affiche ancienne familière aux habitués de la station.

Sans entrer dans les détails de la dispute passée entre la Ville de Paris et la Ville du Touquet au sujet de la propriété de l'appellation "Paris-Plage" (en principe réglé par un accord conclu en 2008), il faut noter que sur un plan géographique ou de desserte routière et surtout ferroviaire, les plages les plus proches de Paris sont en réalité celles de Trouville-Deauville : 200 km par la route au lieu de 230, 2h10 par le train depuis St Lazare au lieu d'environ 3h ou plus depuis Paris-Nord - autocar d'Etaples compris. Comme on le voit sur cette autre affiche ancienne, la durée du trajet ne s'est guère réduite depuis un siècle ! C'est pourtant bien ce critère qui a été à l'origine, en 1874, de l'appelation Paris-Plage. aux dépens de l'ensemble Trouville-Deauville, pourtant moins éloigné de la capitale et de création antérieure (1850-60) mais dont la liaison ferroviaire avec la capitale n'est survenue que plus tardivement (1863 au lieu de 1847).

Il ne faudrait pas que nos visiteurs étrangers, leurrés par cette indication, puissent imaginer la possibilité d'un aller-retour dans la journée entre la plage et la capitale. De l'autre côté de la Manche, la grande station balnéaire de Brighton, homologue du Touquet par certains côtés (mais pas par la taille) ne s'appelle pas Brighton London-Beach. Elle est pourtant située à moins d'une heure de Londres en train.

Il est vrai qu'il existe un autre Le Touquet sur la commune de Haverskerque, entre Béthune et St Omer. mais il s'agit plutôt d'un hameau. Craindrait-on une confusion ? Le nombre de touquettois en habitat permanent n'est pourtant pas en baisse à ce point (voir note du 01.03.2010) !

L'actuelle station Paris-Plage ne justifie donc pas vraiment, au sens de la proximité, le nom choisi en 1882, lequel a même failli devenir Le Touquet Mayville quelques années plus tard. Du fait de la mise en service prochaine des TER-GV, avec un trajet Lille-Etaples réduit à 1h20, elle pourrait même s'appeler Le Touquet Lille-Plage ! Mieux encore, en revoyant l'affiche précitée et sa mention "4hres de Londres" et sachant que le trajet en train depuis la capitale britannique ne demande plus désormais, grâce au Tunnel, que 2h (moins que depuis Paris) à 2h30, elle pourrait s'appeler aussi Le Touquet London-Plage !

On peut toutefois imaginer un avantage au nom actuel : celui d'ancrer dans les esprits le couple Paris-Le Touquet, renforçant ainsi l'opposition à l'éventuel projet de la SNCF qui tend à supprimer à terme les trains directs depuis Paris (on peut toujours rêver !). Il est certain en tout cas, si ce projet voit le jour, que le nom perdra encore de sa légitimité en compliquant l'accès des parisiens à "leur" plage. D'ailleurs, comparés aux natifs du Nord-Pas de Calais, sont-ils vraiment si nombreux à prendre leurs quartiers d'été au Touquet ?

Les avis divergents, voire polémiques, à propos du nom de la station ne sont pas nouveaux, comme en témoigne cet exposé de la Société Académique paru en 1936 (cf. note du 30.12.2008) invoquant en faveur de la double dénomination une loi, bientôt centenaire, relative à la division de la commune de Cucq, commune qui aurait englobé un ancien hameau appelé Paris-Plage (*). Ce motif et les propos émotionnels qui l'accompagnent sont-ils encore d'actualité ? Est-il indiqué d'abandonner une tradition (désuète ?) pour mieux coller à la réalité ? Dans l'affirmative, comment qualifier Le Touquet autrement que par un simple Le Touquet-Plage ? Ou alors, malgré ce que déplore le texte de 1936, ne plus utiliser le qualificatif, son non-usage se chargeant de le faire disparaître avec le temps ?

Touquettois (on ne dit plus Paris-Plageois...), transmettez-nous vos idées...

 

(*) Curieuse information. Si elle est exacte et si l'ancien hameau s'était par exemple appelé Mon Plaisir ou Sam Suffit, la dénomination de la station serait donc devenue Le Touquet-Mon Plaisir ou Le Touquet Sam-Suffit. On revient de loin !