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06/10/2010

Sens interdits et sens cyclables : doubles sens ou contre-sens ?

Plan zone 20a.gifNous avons maintes fois relevé le comportement de ces cyclistes, jeunes ou moins jeunes, occasionnels ou réguliers, qui circulent nonchalamment en ville à contresens, apparemment ignorants de l'amende de 90 € sanctionnant cette infraction (pourquoi se gêneraient-ils d'ailleurs, vu le peu d'empressement que montrent les forces de l'ordre à verbaliser ?).

Depuis le 1er juillet 2010 toutefois, il semble que les contrevenants ne soient plus considérés comme tels.  A cette date en effet, est entré en vigueur un décret modifiant le code de la route et plus spécialement son article R110-2.  Cet article est intéressant à lire, ne serait-ce qu'en raison de la série de définitions qu'il contient, en particulier zone de rencontre et zone 30, au sein desquelles "Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l'autorité investie du pouvoir de police".

Justement, en complément de l'arrêté municipal de 2007 règlementant la circulation dans la commune (quelques sens uniques ont été modifiés depuis, voir plan de circulation note du 05.03.2010) et décrivant notamment le quadrilatère en centre ville limité à 30km/h, deux arrêtés municipaux du 13 avril et du 3 mai 2010 définissent respectivement : 1- une zone de rencontre limitée à 20 km/h  2- une interdiction de double sens cycliste dans cette zone. Pour mieux illustrer les portions de voies concernées, nous les avons représentées sur ce schéma. [1]

Fort bien penseront certains, les facilités de circulation accordées aux cycles et assimilés vont en s'élargissant. Mais en y regardant de plus près, divers inconvénients apparaissent.

Outre que l'arrêté du 3 mai comporte une anomalie  (le bd Daloz étant en double sens général, on ne peut y interdire les doubles sens cyclistes) le découpage de la zone de rencontre et sa signalisation par seuls panneaux laissent à désirer [2]. Les rues de Lens et St Louis comportent, si le texte de l'arrêté du 13 avril est appliqué à la lettre, une alternance de sections limitées à 20 et à 30, ce qui paraît curieux. En l'absence de marquages au sol permettant de matérialiser en zone 30 les parcours à double sens [3], tout cycliste pénétrant dans la zone de rencontre, spécialement s'il ne réside pas à l'année, a vite fait de ne plus savoir où il en est, d'où la tentation de continuer à circuler sans se préoccuper des panneaux, augmentant ainsi les risques de rencontres inattendues et plus ou moins brutales [4] !

Pour y remédier, il faudrait placer un panneau à chaque intersection, opération lourde, esthétiquement discutable et d'efficacité relative dans un environnement urbain déjà chargé. En revanche, un marquage continu au sol en zone 30 permettrait à chacun, cycliste comme automobiliste, de l'identifier comme telle. A contrario, le non marquage au sol en zone 20 suffirait à signifier l'absence de double sens - et donc le respect des sens interdit, comme le montre cet exemple. Solution moins coûteuse que la mise en place, suggérée par certains, d'un revêtement de teinte spécifique (rouge ?) sur l'ensemble de la zone 20 !

Il n'est donc pas exagéré d'en conclure que les risques d'incidents et d'accrochages largement développés sur certains forums de discussion (celui-ci par exemple) sont loin d'être nuls en centre ville, comme ailleurs. Une solution simple ne consisterait-elle pas à imposer partout, comme le permet l'art. R110-2 et comme le prévoit l'art. 2 de l'arrêté de 2007, le respect des sens de circulation, à l'exception des voies pouvant bénéficier, notamment par leur largeur ou leur absence d'encombrement, d'un marquage au sol approprié et bien visible ?

Faites-nous part de vos réactions.

 

[1] Bien que l'arrêté ne le spécifie pas clairement, les carrefours sont inclus dans la zone de rencontre, comme le montre ce cliché à l'angle Moscou-St Louis.

[2] Un plaisantin pourrait observer que l'arrêté ne s'appliquant qu'aux véhicules, un piéton peut donc y "circuler" à plus de 20 km/h, allure rapide certes mais inférieure à celle d'un sprint olympique (100 m en 10" = 36 km/h).

[3] Il est vrai que l'art. R110-2 ne les prévoit pas explicitement.

[4] Distance d'arrêt d'une automobile sur route sèche à 20 km/h : une douzaine de mètres (cf. Wikipedia) !

 

Additif 12 octobre.

Un de nos adhérents nous fait remarquer qu'en ce qui le concerne et pour éviter les mauvaises surprises, il se garde bien de circuler en double sens sur une voie non marquée, même si c'est autorisé. En effet, nous ne sommes pas à Paris, Lyon ou Marseille et ce n'est pas l'emprunt d'un sens interdit "permis" qui va faire gagner 5 ou 10 minutes de trajet.

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