05/09/2011
100 projets pour 100 ans : quelques idées pour le front de mer...
Idées, rèves ou dure réalité ?
Dans le cadre de l'action "100 projets pour 100 ans" engagée par la municipalité pour célébrer le centenaire de la station, les habitants sont invités à participer en soumettant leurs idées et souvenirs. M. le Maire ayant toutefois fait comprendre que cette célébration devait se faire sans surcoût notable pour les finances municipales, tout projet de grande ampleur ne peut voir le jour qu'avec l'aide d'appuis extérieurs ou privés, comme cela s'est vérifié dans d'autres stations balnéaires, notamment outre-Manche.
Histoire en effet de vérifier si nos voisins - et visiteurs potentiels - anglais sont aussi fous qu'on veut parfois le dire et sachant que le Touquet Paris-Plage de la belle époque s'est développé en bonne partie grâce à d'éminents visiteurs et investisseurs britanniques ou en raison d'autres liens [*], voici certaines réalisations qui, à défaut de servir d'exemple, offrent au moins l'occasion de quelques pages de lecture. Il semble peu probable en effet d'en voir un jour la réalisation au Touquet, ne serait-ce qu'en raison de la levée de boucliers qui ne manquerait pas de se produire au simple fait d'envisager certains de ces projets.
- Brighton, grande voisine [**] parfois citée par nos édiles pour ses ressemblances, toutes proportions gardées, avec le Touquet (proximité de la capitale, ville de congrès, liaisons aériennes,...).
Le 1er de ces projets, le Petit Train électrique, est le plus ancien (1883); il est toujours actif et célèbre aujourd'hui son 128° anniversaire. Le 2ème, le Tramway maritime, est presque aussi ancien (1894); il a fonctionné pendant quelques années puis a sombré dans les flots et l'oubli. Le 3ème, la Tour 360°, est bien avancé mais le financement n'est pas encore completement bouclé. Quant au 4ème, la Grande Roue, son inauguration est prévue pour cet automne.
- Pour le Petit Train (électrique), cliquer ici. Encore 250.000 utilisateurs par an de nos jours !
- Pour tout apprendre de l'extravagant Tramway Maritime, cliquer ici. En voici une petite Animation.
- Pour la Tour 360°, cliquer ici et là. Hauteur 175 mètres, coût 40 millions d'euros (projet incertain).
- Et pour la Grande Roue, cliquer ici. Hauteur 45 mètres, coût 7 millions d'euros.
- Littlehampton, autre station moins connue située à une vingtaine de kilomètres de Brighton, a cherché à mieux se faire connaître. Son projet : construire un banc "caillebotisé" de plusieurs centaines de mètres de longueur longeant la promenade et la plage. Son financement : fonds publics et privés puis souscription publique. Son ambition : établir le record du monde de longueur pour ce genre de structure. Voir sur Youtube.
Mais la concurrence est rude. D'après la BBC, Barcelone détiendrait le banc de parc public le plus long, Moscou aurait détenu le banc peint le plus long avant de le scinder en une centaine d'unités plus petites, Genève revendique le banc en bois le plus long avec 120 mètres, l'Allemagne expose un banc de 501 m le long du canal de Kiel et selon le livre Guiness des records, le banc le plus long se trouverait à Szlachta en Pologne avec 613 m. La dotation initiale de 500.000 £ (550.000 €) a permis d'inaugurer un banc spiralant et sculpté de 324 m en été 2010. Grâce à la souscription publique ouverte, la municipalité espère pouvoir atteindre 621 m de façon à établir un record mondial. A noter que beaucoup d'éléments en bois ont été récupérés dans des décharges ou à partir de vieux ouvrages maritimes, ce qui en fait un monument de recyclage contemporain.
Une telle installation, pas nécessairement multicolore, aurait-elle sa place au Touquet ? Par exemple, pour compléter la requalification du front de mer (dont on trouvera ici le coût de quelques travaux). Deux possibilités dans cette hypothèse :
1- A l'économie. Le long de la digue haute ou basse, en profitant des murets actuels pour y adosser une structure ad hoc, plus accueillante que le béton existant. Longueur disponible depuis la base sud, 800 m environ sur la digue basse, presque 1000 m sur la digue haute, de quoi largement battre les records du monde actuels ou projetés.
2- Plus ambitieux. Le long de la promenade en corniche, très fréquentée en été et où n'existent actuellement que quelques rares bancs isolés. Sa longueur d'environ 1.300 m permettrait de battre encore plus largement le record du monde et vaudrait à la Ville, si la structure était bien intégrée à l'environnement et si l'Office du Tourisme en faisait suffisamment la publicité, une renommée propre à attirer un large public.
Le coût de ces installations, notamment sur la digue, pourrait rester raisonnable, surtout réalisées en plusieurs étapes successives, sans les arches et autres suppléments "sculptés" mis en place à Littlehampton. Un record du monde au Touquet ? Pas possible ! Chiche M. le Maire !
- Blackpool, plus au nord, sur la mer d'Irlande, se distingue par sa "Tour Eiffel". Nous avons déjà évoque cette attraction lors de l'épisode de feu la tour Eiffel touquettoise (voir note du 08.01.2011). Pour un petit historique voir sur Wikipedia. Peu probable toutefois de voir un tel monument au Touquet, même au siècle prochain, nous n'en dirons donc pas plus.
- Jetées promenade. Au siècle dernier, on comptait une centaine de ces complexes de divertissement (piers) bâtis en bord de mer ou sur l'estran, souvent ouverts toutes l'année et typiques des stations balnéaires britanniques (voir ce site spécialisé). Leur structure sur pilotis, pas toujours esthétique, ne perturbe pas les marées et courants littoraux tout en les préservant de l'envasement. Il en subsiste une cinquantaine aujourd'hui au Royaume-Uni, leur construction parfois légère et l'exposition aux tempêtes n'en favorisant pas la longévité (sans parler des incendies; par exemple, la reconstruction en 2010 du luxueux Weston-Super-Mare menée tambour battant après sa destruction en 2008, a coûté plus de 40 M€). Certaines présentent des caractéristiques remarquables. La jetée promenade de Southend-on-Sea dans l'estuaire de la Tamise, la plus longue au monde (plus de 2 km), abrite sur toute sa longueur un véritable petit train (tiens, encore un !) à voitures fermées.
Il en existe un certain nombre dans d'autres pays, depuis l'Argentine jusqu'aux Etats Unis, en passant par l'Australie, la Belgique, la Hollande, la Suède, la Pologne et même la Lithuanie. Et en France ? A part quelques structures simples, utilitaires ou dédiées à la navigation ou la pêche de loisirs (jetées d'Andernos ancienne, nouvelle, estacade de Roscoff, jetée de Calais ouest, jetées du Tréport, Trouville, Luc sur Mer,...), pas grand chose. Même dans le passé : au début du siècle dernier on ne pouvait guère citer que les grandes jetées de Trouville (1889) et de Nice (1891).
Rappelons pourtant ce qu'aurait pu devenir le front de mer du Touquet si le projet "Mayville" envisagé il y a plus d'un siècle par les créateurs de la station avait été mené à terme. L'idée de la jetée en mer y était déjà. Evidemment, une telle entreprise coûterait très cher, de 10 à 50 millions d'euros suivant l'ampleur du projet (voir cette sommaire mise en situation). Sans oublier la compatibilité avec la loi littoral, les associations de défense de la nature et ceux qui estiment - avec quelque raison - que le front de mer a déjà suffisamment souffert. Sans parler des incertitudes à propos du niveau futur de la mer et surtout de la rentabilité d'un tel projet, fonction de son attractivité auprès des visiteurs, voisins immédiats ou plus lointains, voire étrangers.
A la différence toutefois du projet récurrent de port de plaisance à l'embouchure de la Canche (véritable serpent de mer !) la faisabilité technique ne pose pas a priori de gros problèmes. Un grand cabinet d'architecture pourrait-il élaborer une structure novatrice et esthétique, capable de résister durablement aux éléments tout en offrant des attractions d'un bon niveau (Luna-Park exclu !) ? Une telle entreprise dépassant évidemment les capacités financières de la Ville, seul un recours à l'investissement privé la rendrait possible [***]. M. le Député-Maire, avant qu'une station voisine (et concurrente ?) ne s'avise de l'idée, vos relations nationales et internationales seraient-elles à la mesure d'un tef défi ?
Bon, arrêtons de rêver. La ville ne dispose déjà pas des finances lui permettant de mener de front (de mer !) l'ensemble des grands "projets structurants" récemment annoncés. Terminons plutôt sur une note nostalgique en rappelant ces équipements novateurs du siècle dernier que constituaient les petites voies ferrées locales, bien oubliées de nos jours et qui pourtant avaient réussi à trouver leur financement : le tramway Etaples-Le Touquet, le petit tramway du Golf, le train à vapeur Berck Plage-Merlimont-Paris Plage. Et plus près de nous, cette liaison par train spécial entre Paris gare du Nord et l'aéroport du Touquet qui a connu son heure de gloire, la Flèche d'Argent (voir ce n° spécial d'Historail). Seul en subsiste aujourd'hui un tronçon de voie désaffectée dont on peut voir quelques restes au voisinage du Pont Rose (vue 1, vue 2) et de l'aéroport (vue 3).
C'est une chose que de faire construire. Ensuite, il faut faire durer. "Ce n'est point le temps qui manque, c'est nous qui lui manquons" (Paul Claudel).
_________________________
[*] Suite à la guerre 14-18, le cimetière britannique d'Etaples et le carré anglais du Touquet renferment plus de 10.000 sépultures, soit presque autant que la population étaploise actuelle.
[**] 125 km à vol de mouette; Deauville est à 170 km, Paris à 200 km.
[***] FCPI, investisseurs internationaux (corporate ventures), fonds souverains (Golfe persique ?), fonds structurels européens...
17:57 Publié dans Front de mer, Ville du Touquet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : touquet, front de mer, projets, idées
06/04/2011
Alors cette statue : ridicule ou pas ?
Modificatif 15 avril.
La municipalité ayant annoncé sur son site (texte sauvegardé ici) que le projet était abandonné, le texte initial de la présente note n'est plus d'actualité. La note est donc archivée ici.
Pour information, notre propre référendum "papier" a recueilli plus de 180 signatures dont seulement 2 étaient en faveur de la tour. Ce résultat tranche singulièrement sur les chiffres de la municipalité selon laquelle "seulement" 2/3 des avis étaient opposés au projet.
Modificatif 25 avril.
Notre référendum a désormais recueilli environ 300 signatures dont 90% sont défavorables au projet.
Ce n'est qu'une confirmation de l'information précédente.
Modificatif 28 avril.
Au dernier comptage, nous avons transmis plus de 450 signatures à M. le Maire, dont quasiment 95% défavorables au projet.
Bon, on s'arrête là !
14:43 Publié dans Front de mer, Ville du Touquet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : touquet, tour eiffel, front de mer, ridicule
08/01/2011
Le ridicule ne tue pas - il statue !
Une nouveauté est annoncée pour le front de mer cet été sous forme d'une sculpture de la tour Eiffel de 12 mètres de hauteur. Outre la remarquable laideur de ce "monument" (en carton pâte ?), on ne peut qu'être consterné par la présence d'une verrue supplémentaire sur une façade maritime déjà bien pourvue en la matière. Son prestige ne s'en trouvera nullement augmenté.
Nos visiteurs britanniques ne manqueront pas de se gausser, eux qui disposent depuis 1894 sur le front de mer de la grande station balnéaire de Blackpool d'une tour, elle aussi inspirée de la tour Eiffel, mais d'une toute autre dimension : 158 mètres de hauteur, 2.500 tonnes de charpente métallique et un rayon laser visible à 50 km à la ronde (*). Ses concepteurs ont eu la bonne idée d'en répartir l'ossature de telle manière qu'elle bascule côté mer et non côté ville en cas d'effondrement. Chez nous, le vent soufflant généralement de l'ouest, on peut craindre - sinon espérer- que notre tour d'ivoire (avec défense "d'y voir" pour certains riverains) ne soit emportée vers les immeubles de l'autre côté du boulevard.
N'était-ce le risque accru de vol plané, nous proposerions volontiers, à l'image des sapins de Noel inversés en honneur dans certaines familles transatlantiques (la saison festive se termine à peine...), d'inverser la structure, ce qui en accroîtrait singulièrement l'originalité !
NB. Nous avons remplacé la tour annoncée par un modèle en papier mâché à peindre, plus riant une fois décoré. A vos pinceaux (exemple) !
(*) Au grand dépit d'ailleurs de certains astronomes qui se sont élevés contre cette contribution à la pollution lumineuse ambiante. Voir à ce propos la note du 24.01.06 et ce document déjà ancien de l'Eurorégion traitant du sujet.
Additif 28 janvier.
Le bulletin municipal de janvier indique en page 8 que la hauteur de "l'oeuvre" (**) atteindra désormais 16 mètres, soit un tiers de plus que celle annoncée à l'origine. On pourra donc mieux l'admirer depuis les deux extrémités de l'esplanade, voire même depuis les navires empruntant le rail montant en mer du Nord. Sa durée d'exposition n'étant pas précisée et la maquette paraissant réalisée en carton-pâte, on pourrait suggérer à la municipalité d'utiliser ce matériau pour la bâtir, de façon à en favoriser la biodégradabilité et accélérer ainsi sa disparition naturelle.
A titre anecdotique, on trouvera ici une liste avec photos de quelques autres structures inspirées de la Dame de fer originale. Le modèle doté d'un couvre-chef typique situé à Paris (Texas) pourrait servir d'inspiration (ou d'hommage à un certain film récent ?) comme dans ces exemples, version F et version B. Mieux encore, couplés et par jolie brise d'ouest, on obtiendrait ceci.
(**) Dont les formes molles et retombantes ne vont pas sans rappeller certaines créations de Salvador Dali...
Additif 3 février.
Et voici, rapidement improvisée, ce que pourrait donner une vue du "monument" prise depuis la rue Jean Monnet, la hauteur apparente de l'ensemble dépendant de son positionnement exact sur le front de mer. Question : quelle en sera la couleur ?
14:38 Publié dans Front de mer, Ville du Touquet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : touquet, tour eiffel, front de mer, ridicule
24/11/2009
Voies cyclables en front de mer
Lors de la réunion publique de présentation du PLU en septembre, M. le Maire avait annoncé sa volonté de favoriser la circulation à vélo en créant plus de 10 kilomètres de pistes cyclables, intention éminemment louable. C'est ainsi que des travaux sont engagés boulevard de la Plage en vue de transformer la voie cyclable existante nord-sud en voie cyclable bi-directionnelle en site propre. Mais en raison de la solution choisie, la largeur de chaussée réservée aux voitures est réduite. Il faudra donc éviter cet axe lors des périodes d'affluence (nous prévoyons bien de l'amusement à l'issue, par exemple, d'un feu d'artifice tiré depuis la plage !). Le plus grand risque réside dans les difficultés et les retards en découlant pour l'accès des services de sécurité/secours. Qu'adviendra-t-il en cas de blocage de la circulation ? Doublement, marche arrière, dégagement difficile, voire impossible ! Un essai avant mise en oeuvre eut été très instructif.
En attendant sa mise en service, les cyclistes empruntant la piste opposée dans le sens sud-nord (boulevard Pouget) doivent se livrer à quelques acrobaties pour éviter les mares accumulées par les pluies, au point d'abandonner plusieurs portions de parcours entre la base sud et le mini-golf (un bon kilomètre) ou de déboîter fréquemment, malgré les automobiles arrivant par la gauche.
Ces quelques clichés en date du 21 novembre témoignent de l'importance des points d'eau accumulés, même si l'heure de prise de vue dans l'après-midi ne rend pas vraiment compte de la situation bien plus défavorable en début de journée, la clémence de la météo, inhabituelle à cette époque de l'année, ayant permis de réduire, vent et soleil aidant, les emprises liquides sur la chaussée.
Ce cas particulier, notable par son caractère de dangerosité potentielle, est typique de bien des emplacements en ville, parsemés de bosses et de creux favorables à l'accumulation des eaux de pluies. Le Service Voirie est-il débordé au point de ne pas être en mesure de maintenir la planéité des voies de circulation ? Il est vrai qu'en raison de la création de la voie à double sens, cette piste à sens unique est appelée à disparaître...
Justement, en ce qui concerne la nouvelle voie, a-t-on bien réfléchi au fait qu'elle sera certainement la plus fréquentée de toutes les pistes à double sens existantes, surtout en haute saison. Or il ne semble pas que sa largeur soit revue à la hausse, la partie engazonnée du trottoir, qui aurait pu recevoir son éventuelle extension, n'étant pas utilisée par manque de crédits (*). On peut donc s'attendre à quelques encombrements, voire quelques collisions "bicycliques" en été. Sans parler des tricycles. Au fait, ceux-ci seront-ils tolérés ?
Autant de questions qui méritent d'être posées et méritent, encore plus, d'obtenir réponse.
(*) Le compte-rendu sommaire de la séance du Conseil municipal du 3 juillet 2009 indique un coût global d'environ 422.000 € pour l'ensemble des travaux (liaison piétonne à la rue St Jean comprise) dont 97.739 € pour le plateau végétal séparant la piste de la chaussée. Une petite partie des 2,8 millions d'euros envolés dans l'affaire Pierre & Vacances aurait sûrement contribué à améliorer le projet !
20:47 Publié dans Front de mer, Ville du Touquet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : piste cyclable, touquet, front de mer, vélos